manus
Français
Étymologie
- Du latin manus (« main »).
Références
- « manus », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
Gaulois
Étymologie
Variantes
Références
- [1] : Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, préf. de Pierre-Yves Lambert, Errance, Paris, 2003, 2e édition, ISBN 2-87772-237-6 (ISSN 0982-2720), page 214 et 215
- [2] : Jean-Paul Savignac, Dictionnaire français-gaulois, La Différence, 2004, ISBN 978-2729115296, page 70
Latin
Étymologie
- Le Dictionnaire étymologique latin[1] explique :
- Manus entre dans une foule de locutions où il indique la possession. [Ce mot] exprime aussi le pouvoir que le pater familias exerce sur ceux qui lui sont soumis, et particulièrement celui que, comme mari, il a sur sa femme. Manus injectio désigne un mode d’exécution du créancier sur le débiteur, qu’il appréhendait au corps et amenait en justice. Au contraire la manumissio est l’action qui permet à l’esclave de sortir de la manus, c'est-à-dire de l’autorité du maitre. Le bras étant également l’instrument pour agir à la guerre, manus est souvent synonyme de vis (« force »). Au figuré, il signifie « une poignée d'hommes, une troupe ». C’est en ce sens qu'il a donné manipulus. Manica est formé comme pedica. Manceps est celui qui achète, de là, mancipium « la propriété, la chose possédée » et qui, par conséquent, peut être vendue par lui, par opposition aux choses nec mancipi, qui ne peuvent être vendues. De là mancipium a pris le sens de « vente », et mancipare celui de « vendre ». Emancipare « aliéner par la vente » se dit spécialement du fils qui est vendu par son père : comme, d’après la loi des XII Tables, le fils vendu trois fois devenait libre, on procédait à une vente fictive pour affranchir l’enfant de l’autorité paternelle. Mancipium « esclave » ne vient pas de la capture à la guerre, mais de l’idée générale de propriété. Contrairement à pes (« pied ») qui présente une grande régularité dans la famille indo-européenne, nous rencontrons la plus grande diversité des expressions qui servent à désigner la main. Cependant mantis existe en ombrien et en osque.
- Pokorny[2] le fait dériver de l’indo-européen commun *mə-r-, génitif *mə-n-és, mn̥tós (« main ») qui donne μάρη, marê (« main »), εὐμαρής, eumarês (« facile, aisé ») en grec ancien, l’anglo-saxon mund (« main, protection légale »), l’allemand Munt, Vormund, le vieil irlandais mundr (« prix payé pour acheter la main d’une jeune fille avant de l’épouser »).
- D’autres[3], se fondant sur le fait que « pouce, main, paume, coude » ont pris un sens « métrologique » l’apparentent au radical *me- (« mesurer ») qui est dans metior (« mesurer »), mensis (« mois, lune »).
Nom commun
Cas | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Nominatif | manus | manūs |
Vocatif | manus | manūs |
Accusatif | manum | manūs |
Génitif | manūs | manuum |
Datif | manūi ou manū |
manibus |
Ablatif | manū | manibus |

mains d’un boxeur, statue hellénistique du quatrième siècle avant notre ère.
manus \ˈma.nus\ féminin
- (Anatomie) Main.
injicere manum alicui
- arrêter, empoigner, porter la main sur une personne.
tendere manus ad aliquem.
- tendre les mains vers quelqu'un.
dare (dedere) manus.
- tendre les mains, se reconnaître vaincu, se rendre.
- (Par extension) Main, travail de la main, de l’homme.
urbs manu munitissima.
- ville très fortifiée par le travail de l’homme.
manus Praxitelis.
- ouvrage de Praxitèle.
- (En particulier) Écriture.
cognovit et signum et manum suam.
— (Cicéron. Cat. 3)- il reconnut le cachet et son écriture.
tum senex dicitur eam fabulam quam in manibus habebat, Oedipum Coloneum recitasse judicibus
— (Cicéron. CM. 7, 22)- on dit que le vieillard lut alors aux juges la pièce d'Oedipe à Colone, qu'il avait en chantier (à laquelle il travaillait).
- Main armée, combat, exploits.
aequā manu discedere.
— (Sall. C. 39, 4)- quitter le combat avec des avantages égaux.
- (Armement) Grappin, main de fer, harpon.
- (Sens figuré) Autorité, pouvoir, puissance.
victoria in manu nobis est.
— (Sall. C. 20, 10)- la victoire est entre nos mains (la victoire dépend de nous).
Dérivés
- eminus (« de loin, à distance »)
- mando (« charger (mettre en main) »)
- manica (« manche »)
- manifestus (« manifeste (palpable) »)
- manipulus (« manipule, poignée »)
- mansuēs (« doux, apprivoisé »)
- mansuescō (« apprivoiser »)
- mantele (« essuie-main »)
- mantica (« besace (sac à main) »)
- manua (« poignée »)
- manuālis (« de main, manuel »)
- manuāle (« livre portatif, manuel »)
- manuārius (« de main, manuel »)
- manuārius (« voleur, pickpocket »)
- manuātus (« muni de mains »)
- manuballista (« arbalète »)
- manubiae (« butin, argent du butin »)
- manubrium (« manche, poignée »)
- manucium (« gant, enveloppe des mains »)
- manucla (« manche »)
- manuinspex (« chiromancien »)
- manuleus (« manche »)
- manumitto (« affranchir »)
- manuor (« voler, dérober »)
- manupretium (« prix de la main d’œuvre, salaire, récompense »)
- manutergium (« essuie-main »)
- manutigium (« friction de la main »)
Dérivés dans d’autres langues
Synonymes
Références
- « manus », dans Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934 → consulter cet ouvrage
- Michel Bréal et Anatole Bailly, Dictionnaire étymologique latin, Hachette, Paris, 1885 → consulter cet ouvrage
- Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, 1959 → consulter cet ouvrage
- « manus », dans Charlton T. Lewis et Charles Short, A Latin Dictionary, Clarendon Press, Oxford, 1879 → consulter cet ouvrage
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